Histoire d'Yverdon-les-Bains

Les plus anciennes traces d'une présence humaine à Yverdon-les-Bains remontent au néolithique et sont attestées par le champ des menhirs de Clendy, remis en valeur en 1986, et par les nombreuses fouilles archéologiques du secteur de l'avenue des Sports, qui révèlent une occupation depuis le néolithique moyen au moins, jusqu'à l'âge de bronze.

 

La tradition aime à répéter que le petit bourg helvète d'Eburodunum faisait partie des douze cités incendiées par leurs habitants lors de leur émigration en Gaule. Faute de documents, on en est réduit à se contenter de cette hypothèse pour relier l'Yverdon anté-historique aux commentaires de Jules César. Toutefois, des découvertes archéologiques très récentes, et qui ont mis à jour un pavage de ruelle et une palissade supposée border un village, semblent donner quelque consistance à ce postulat.

 

Yverdon entre véritablement dans l'histoire avec la reconstruction par les Romains du village abandonné par les Helvètes. Modeste cité regroupant un millier de soldats, artisans et bateliers, elle n'en exploitait pas moins la source thermale qui existe encore de nos jours et en amenait l'eau à l'intérieur du Castrum, situé à l'emplacement du cimetière actuel, au moyen de tuyaux dont plusieurs vestiges ont été mis à jour.

 

Après la disparition de l'Eburodunum romain suite aux invasions barbares, et avec l'absence de documents du haut Moyen Age, ce n'est qu'au XIIIe siècle qu'Yverdon affirme sa présence grâce à son appartenance savoyarde. Ayant hérité de la seigneurerie d'Yverdon, Pierre de Savoie comprit rapidement la nécessité de créer un centre urbain lui procurant une base solide dans la région: c'est ainsi qu'en 1260, il fonda de toutes pièces la "ville neuve" tant pour des raisons militaires que géographiques.

 

Sur les plans anciens et sur les photographies aériennes, on reconnaît fort bien ce lieu fermé qui est encore le coeur de la ville actuelle, avec sa forme elliptique, enserrant les trois rues étroites de l'époque.

 

Au cours des siècles, ce noyau trop compact éclata et la population grandissante s'installa hors des murs où l'espace disponible était alors quasi illimité. C'est pourquoi la ville présente aujourd'hui encore un tel éparpillement de maisons et de blocs locatifs qui, peu à peu, ont formé des quartiers nouveaux. De 2'000 habitants au XVIIIe siècle, on a passé à 8'000 en 1900, 12'000 en 1950 et quelque 24'000 en 1997.

 

Dès sa création, la prédominance économique de la petite cité fut marquée par la tenue d'un marché tous les jeudis et d'une foire annuelle de trois jours en automne. Yverdon, place forte, "clé du Pays de Vaud", était le lieu de passage ou de croisement pour les relations commerciales, non seulement dans l'axe Léman-Neuchâtel, mais encore entre Plateau et outre-Jura. Le trafic par la Thièle et le lac d'une part, par des routes favorables d'autre part, donna aux bateliers et charretiers une importance grandissante. Compagnies et corporations de métiers s'y développent.


On connaît les événements: après environ trois siècles d'appartenance savoyarde, Yverdon-les-Bains subit les contrecoups des guerres de Bourgogne et des expéditions militaires des Confédérés. Après avoir été incendiée en 1476, elle renonce en février 1536 à résister après quelques jours de siège et se rend aux troupes de Naegeli: la période bernoise commence.

 

Après les troubles du XVIe siècle, et alors que la confusion et la guerre règnent encore dans les pays voisins, les Yverdonnois connaissent une période d'ordre et de paix grâce à un gouvernement ferme, mais équitable. Murailles, tours, clochers sont reconstruits et consolidés, des magasins, entrepôts et halles nouvelles sont édifiés.

 

Dès le XVIIe siècle - conséquence de la révocation de l'Edit de Nantes - les réfugiés huguenots, puis les Vaudois du Piémont, affluent: à la fin du siècle, on estime qu'ils étaient au nombre de 600, chiffre considérable pour une petite cité de 2'000 habitants. Berne s'intéresse très activement à la création et au développement des écoles: en 1618 est créé ce qui deviendra plus tard le collège secondaire. Pour faciliter le commerce local, les routes principales sont refaites et entretenues et un service postal régulier est institué. Enfin le canal d'Entreroches est aménagé, qui assure la communication par eau entre Cossonay et le lac de Neuchâtel; de là, le trafic se continuait par l'Aar et le Rhin. On apprend même avec surprise qu'au milieu du XVIIIe siècle un bateau ponté s'en allait chaque printemps d'Yverdon...jusqu'à Londres !

 

La seconde moitié du XVIIIe siècle fut pour Yverdon-les-Bains la période la plus brillante de sa vie intellectuelle: le savant Elie Bertrand fonde la société économique d'où seront issus le Musée et la Bibliothèque publique. Le célèbre imprimeur de Félice installe ses presses à la rue du Lac; il en sortira la grande Encyclopédie, oeuvre de réputation européenne de 58 volumes. Jean-Jacques Rousseau se réfugie chez son ami Roguin; en 1762, il fait présenter son opéra "Le Devin du Village" dans la grande salle de l'Hôtel de Ville.

 

De grands capitaines et stratèges s'enrôlent au service étranger et reviennent finir leurs jours dans leur ville natale: les Doxat, Haldimand, Roguin, Treytorrens, Pillichody et combien d'autres. Dans notre petite cité de 2'000 habitants, on tient salon, on reçoit, on danse, on donne concert et théâtre. L'Etablissement des Bains connaît un regain de faveur: la société la plus distinguée s'y réunit. De là est venue l'appellation flatteuse de "Yverdon-les-Bains" qui dura jusqu'à la fin du XIXe siècle et que la renaissance des Bains a fait officialiser en 1981.

 

Atouts historiques

De ce passé vivant, la ville a conservé, en tout ou partie, des édifices caractéristiques et beaucoup de motifs architecturaux intéressants. Mentionnons les plus remarquables: l'Hôtel de Ville (1769), l'édifice adjacent (appelé Hôtel de Ville no 2) anciennement "Logis" de l'Aigle Royal, le Temple national (1757) dont la façade Louis XV rappelle celle de Saint-Ours à Soleure, les belles maisons de la place Pestalozzi, des rues du centre historique et, aussi, la ville d'Entremonts (1778) à l'avenue des Bains.

Ce rappel historique serait incomplet si nous ne mentionnions pas le nom du grand pédagogue Henri Pestalozzi, grâce auquel notre ville est connue dans le monde entier. Sa gloire a rejailli sur Yverdon-les-Bains: précurseur de la pédagogie moderne, ses méthodes, révolutionnaires pour l'époque, sont aujourd'hui connues partout dans le monde. Nombreux sont les visiteurs d'Europe, d'Asie ou d'Amérique qui viennent chez nous lui rendre hommage. Yverdon-les-Bains, ville du passé par son impact sur l'histoire et ville d'avenir quant aux possibilités qui s'offrent à elle, est à la recherche d'un nouveau rayonnement correspondant à ses aspirations légitimes. Voir aussi www.centrepestalozzi.ch

 

Avec dynamisme, ses autorités, conscientes des atouts de la ville, oeuvrent pour mettre en valeur les potentialités de la cité et de la région à travers une politique d'ouverture d'Yverdon-les-Bains non seulement sur le bassin lémanique auquel elle se rattache tout naturellement, mais encore sur les cantons limitrophes et la Suisse alémanique.

 

Sise au coeur de la Suisse romande, au croisement des voies de communications autoroutières importantes N1 et N5, desservie par la ligne principale des CFF du pied du Jura, notre cité est reliée de manière privilégiée aux autres régions de notre pays.

 

L'attractivité due à sa position géographique est encore renforcée par l'étendue des infrastructures mises à disposition de ses habitants, nécessaires à leur complet épanouissement.

 

Services et formations

Yverdon-les-Bains représente un important centre de services, notamment dans les secteurs de la santé, du social, mais surtout dans le domaine de la formation. Elle compte en effet la Haute école d’ingénieurs du Canton de Vaud (HEIG), regroupant diverses filières d’ingénierie et de gestion ainsi que le Centre de perfectionnement (écoles des métiers) du Nord vaudois. La HEIG participe à de nombreux programmes, tant nationaux qu’internationaux, de transfert de technologies et de développement de produits.

 

Dans le domaine de la formation et des loisirs, la ville offre à sa population des possibilités de scolarisation qui vont de l'école maternelle aux études préuniversitaires et
Les jeunes n'ont pas été oubliés. Ils ont à leur disposition : un centre de rencontre et d’animation « le CRA » pour les 6-12 ans, ainsi qu’un centre d’animation socioculturel « Espace Jeunes » pour les jeunes de 12 à 20 ans. Dans ce cadre, des activités différenciées et variées sont offertes aux jeunes en fonction de leurs envies et de leurs âges. Il peuvent également être accompagnés dans la réalisation de projets individuels ou collectifs.

 

Les jeunes désirant s’investir pour développer les prestations et actions liées à la jeunesse peuvent également adhérer au « Conseil des Jeunes ». Dans ce cadre, des projets seront élaborés « par » des jeunes « pour » les jeunes.

 

La Ville attache également une grande importance à la « Prévention » auprès des jeunes par la mise en place de programmes de prévention spécifiques.

 

Développement économique et industriel

Yverdon-les-Bains a connu un développement rapide, concrétisé par un nombre élevé de petites et moyennes entreprises. Il en est résulté une augmentation correspondante du chiffre de la population. Nous citerons ici les industries les plus importantes; celles qui ont fait le renom d'Yverdon-les-Bains au-delà de nos frontières. C'est tout d'abord pour ne citer qu’elles, Leclanché SA, piles et accumulateurs, qui a connu un grand développement; Symbios SA, leader mondial de la prothèse sur mesure, Lamina SA qui a installé son centre de production sur le parc technologique Y-Parc, le groupe américain Dentsply , leader mondial de l’instrumentation dentaire qui y a implanté son Centre européen de services financiers.

Parmi les employeurs, mentionnons encore les Ateliers Mécaniques CFF qui entretiennent une partie du matériel roulant de notre régie fédérale.

 

Du côté secteur secondaire, un important effort s'amorce actuellement avec le parc scientifique et technologique, qui permet à de petites sociétés en voie de formation de trouver un environnement dynamisant capable de faciliter leur démarrage. De grands espoirs sont mis dans cette réalisation susceptible d'apporter à la région un savoir-faire important dans les technologies nouvelles et d'avoir des répercussions favorables sur l'économie de l'ensemble des cantons voisins.

 

Tourisme

Les activités touristiques sont caractérisées par le thermalisme, avec le Centre thermal, et par le centre historique de la ville, avec le Château savoyard et son musée qui présente 6000 ans d'histoire yverdonnoise ininterrompue, le Musée Pestalozzi ainsi que le musée de la science-fiction, la Maison d’Ailleurs, et le Musée Suisse de la Mode.

 

Les rives du lac constituent également un atout touristique remarquable, tant par les plages que par la présence du Centre Pro Natura à Champ-Pittet et de la Grande-Cariçaie, la plus grande réserve naturelle de Suisse. Sur le plan des spectacles, le Théâtre Benno Besson et l’Echandole proposent des programme qui les positionnent aux niveaux romands. De plus, des activités culturelles qui se traduisent par une intégration sociale et une vie associative très vivante. Par son développement historique, la ville a conservé de nombreux espaces verts qui ont permis la réalisation d'une infrastructure sportive très complète dans un cadre s'étendant entre ville et lac.

 

Yverdon-les-Bains conserve et entend conserver une dimension humaine de "ville à la campagne" et faire profiter l'ensemble de sa population de la proximité du lac, du calme de ses rives et de la campagne proche, des champs de neige jurassien à quelques minutes, du charme de sa ville ancienne et de son château savoyard qui font que, de tout temps, des voyageurs se sont arrêtés à Yverdon-les-Bains, s'y sont plus et y sont revenus.

 

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